A « l’abri » au port de « plaisance » - 02.02.09 (jour 7)

Publié le par Simon

Tout d’abord, étant fatigué après une mauvaise nuit, il se peut que je me plaigne beaucoup dans le récit de la journée. En effet, une amarre n’a pas arrêter de frotter cette nuit contre la coque de ma cabine. J’aurais pu mettre des boules quiès pour atténuer le bruit, mais cela aurait été contraire au sens marin. La nuit les oreilles sont les yeux du marin. Ce sont elles qui nous informent de ce qu’il se passe à bord. Et étant donné le mauvais temps qui sollicitait notre amarrage, il fallait rester vigilant et écouter chaque bruit comme des alarmes éventuelles.

En méditerranée, on aurait tendance à considérer qu’il n’y a quasiment pas d’hiver… surtout lorsqu’on n’y est pas (il fait toujours plus beau ailleurs).

Pour nous c’est le second jour que souffle ce putain de vent d’Est. Les bulletins météo spéciaux (BMS) alertant sur le mauvais temps en mer se succèdent. L’un remplace l’autre, les prévisions erronées sont actualisées par les nouvelles. 7 à 8 Beaufort en permanence. On attend la fin. On l’espérait pour cette nuit cette accalmie, mais que dalle. Météo France s’est de nouveau planté, ou tout du moins avait  mal cerné l’ampleur de la dépression. L’alerte est dorénavant prolongée de 24h. La tension à bord continue. Nos nerfs sont mis à rude épreuve, enfin peut être plus les miens car j’ai tendance à être trop sécuritaire et à prévoir toujours le plus mauvais scénario. Il faut donc être patient et surveiller le bateau.

Nous vivons chaque rafale de vent comme un verdict. Les amarres vont-elles tenir ou est-ce maintenant qu’elles cèdent ? Dans quel cas il faudra être très réactif…

Déjà cette nuit, alors que nous sommes dans le port de Hyères e donc théoriquement abrité, 3 des 7 amarres ont lâché. Elles sont grosses comme une fois et demi mon pouce, c’est dire la puissance. Si tout avait péter alors que nous dormions, alors le bateau aurait très probablement heurté la digue car lorsqu’une amarre cède, cela ne provoque aucun bruit.

On a donc passé une nuit sans trop dormir. Dans nos cabines, le bruit est continu et fort. Les haubans sifflent et les drisses claquent contre le mât, et enfin ça bouge continuellement.

Ensuite, en journée il n’y a pas grand-chose à faire. On attend dans le bateau rempli de condensation et d’humidité. Il est impossible de rester dehors sans se faire rincer. Toutes mes pompes sont trempées et je tente de me réchauffer les pieds devant le mini chauffage qui disjoncte toutes les heures car les prises se remplissent d’eau à l’extérieur où nous sommes branchés. Il faut donc sortir réparer cela, ce qui implique de mettre le ciré trempé de ce matin lorsque nous sommes sortis en catastrophe pour refaire des amarres avec les morceaux qui nous restaient des cassées (pourvu que ça tienne). Une fois le ciré mis, on peut sortir pour se faire rincer. En effet,les plus grosses vagues éclatent sur la digue du port derrière laquelle nous sommes, et arrosent copieusement le bateau avec l’aide du vent. De plus, il pleut en continu depuis ce midi.

Tout devient un peu galère aujourd’hui même s’il ne faut pas se plaindre car ça passera. Par exemple, ici, aller prendre une douche devient une mission. Il faut mettre le fameux ciré, marcher environ 800 mètres pour parcourir la distance qui nous sépare des sanitaires. puis on se douche, on est content de retrouver de la chaleur et être au sec dans des affaires propres, mais le retour nous guettent et s’apparente plus à une partie réelle de Prince of Persia. Vous savez ce jeu où il faut que le personnage doit parcourir tout l’écran de l’ordinateur sans se faire écraser par les blocs de pierres qui tombent au hasard sur le chemin. Pour nous, il s’agit de longer la digue où éclatent les vagues sur 400 m sans se faire doucher une nouvelle fois. Du coup, on court, on croise les doigts et advienne que pourra. Résultat : après une douche volontaire de 5 minutes payée 2 euros dans les sanitaires de la capitainerie, je me suis ramassé trois autres gratuite à l’eau de mer à 10° C. J’ai adoré.

Bon voilà,rien de bien méchant en somme. C’est juste un peu énervant d’être bloqué ici sur notre bout de ponton où rien ne sèche. La seule occupation que je trouve est de me plaindre et en général je fais ça bien. Je vous laisse car il faut que j’aille écouter du Laurie pour retrouver la positive attitude…tout un programme...

En attendant une accalmie qui nous permettra de continuer notre route vers l’Est, je vous dit  à plus…

 

Simon, le 02.02.09 à Hyères depuis notre « abris » dans le port de « plaisance ».

 

Publié dans Journal de Bord

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V
salut Simon, merci pour ta visite sur mon blog et pour ton désir de participer au concours. Tu peux m'adresser tous les éléments par commentaire ou sur mon adresse mail. Je m'occupe du reste.Quelle aventure de partir ainsi ! Surtout que le beau temps n'est pas vraiment au rendez-vous, même sur la Côte d'Azur. Cette année, nous avons eu plus de pluie que de beau temps. Alors, en bateau... bon courage. Si tu passes au large de Ramatuelle, fais nous un petit coucour ! A bientôt, Claudine
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B
Y'a des jours ou on aimerait etre à ta place mais là pas vraiment.Le beau temps va arriver Courage.Pour info le gagnant du Vendée globe sur le net est lavallois et il a appris à naviguer sur un optimiste en Mayenne.Comme quoi ............Salut Simon et c'est quand meme super ce que tu vis.
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