Au mouillage… Quelle Paix !!! 30.01.09 (jour 4)

Publié le par Simon

21h, tout le monde se couche après une belle journée. Il est vrai qu’il est tôt, mais à bord d’un bateau et d’autant plus au mouillage (à l’encre dans une crique) où nous n’avons pas l’électricité, le rythme de vie se cale sur celui de la nature. Un peu comme il y a quelques décennies.

Moi je n’ai pas sommeil… enfin si, mais l’envie d’aller dehors m’allonger sur le pont me rendrait insomniaque car nous nous trouvons actuellement dans un endroit idyllique où les éléments se rencontrent et se mettent en harmonie pour nous offrir un cadre agréable.

Seul dans une crique de Porquerolle, pas un souffle de vent ne me dérange ou me fait sentir le froid. C’est un pur moment de bonheur et de calme qui justifierait à lui seul mon voyage. Dans la nuit, allongé sur le pont, je suis en train d’écouter mon mp3. C’est un festival d’étoiles que j’observe par ci par là. La lune me sourit de tout son quartier et joue à cache cache avec quelques nuages trop minces pour la dissimuler. Un léger roulis me berce. Entre chaque chansons biens choisies, j’entends le clapotis des l’eau calme contre la coque et les oiseuax se couchant dans les arbres du rivages.

C’est une paix intense qui m’envahit totalement… quel bonheur, quelle chance !!! Ce n’est pas la paix où il ne se passe rien qui a tendance à être chiante. Non celle-ci est pleine. En plus un 30 janvier (cette dernière phrase est juste pour chambrer, on voyage aussi pour faire chier les autres , et si on pousse le vice on l’écrit sur un blog  ). 

Pour en venir jusqu’ici nous sommes partis ce matin vers 8h 30 du port de l’île des Embiez après une journée de remise en ordre. Au programme de cette journée : effectuer la vingtaine de milles qui nous séparent de Porquerolles. Le vent n’est pas annoncé est semble bien faible vu depuis notre abris. Mais surprise, une fois sorti des cailloux, une brise de 15 à 20 nœuds nous réveille. « Toute voiles dehors !!!». Nous naviguerons à plus ou moins 6 nœuds toute la matinée et jusqu’à 14h 30 pour tirer des bords vers notre destination du jour. Le soleil est radieux et commence à nous teinter le visage. Bon ce n’est qu’un début, nous sommes plus rougeots que bronzés, mais pour un 30 janvier…

Ah oui j’oubliais. Il y a eu un peu d’action ce matin. Vous n’allez quand même pas croire que nous sommes déjà rodés au bout de trois jours et que nos navigations se font désormais sans encombre. Il faut un peu d’action tout de même. S’il y a bien une seule habitude à avoir dans ce voyage c’est : l’animation et le nouveau. En sortant du port ; décontractés nous partons en suivant scrupuleusement les bouées de chenal qui nous guident en évitant les dangers (comme les roches par exemple). Nous sommes bien dans l’axe, pas de quoi se rendre nerveux, nous ne faisons rien de scabreux… Mais un bruit sourd de frottement accompagné de l’arrêt du bateau nous étonnent. Nous nous regardons sans rien dire en sachant très bien ce que chacun pense dans sa tête – « Purée, on aurait pas touché quand même »- Eh bien Si. Marche arrière toute pour nous sortir de là. Ici, l’eau est suffisamment claire pour nous révéler notre « connerie ». Notre quille touche le fond. On s’extirpe de là en tournant en rond. C’est donc une jolie pirouette que nous faisons à la sortie du port devant le bateau charter qui revient de Bandol. Son capitaine nous observe en faisant non de la tête, à deux doigts de se la prendre entre les mains. L’air dépité, que doit-il se dire ?!? – « encore eux, ceux-ci mêmes qui étaient en travers du port hier avec leur ancre… il n’en manque pas une décidément» - Pas de dégâts à signaler car tout s’est fait doucement, nous repartons et la brise finira de nous réveiller.

Nous sommes ensuite arrivés en milieu d’après-midi dans notre crique pour mouiller l’ancre. La manœuvre fut tendue pour moi qui étais à la barre avec le moteur. Même s’il n’y avait pas de grandes difficultés, il ne fallait pas sortir de notre axe pour s’engouffrer en suivant les bons fonds pour arriver à l’endroit du lâché d’ancre. Maintenant, ce soir, tous les autres bateaux sont partis et nous sommes seuls au monde.

Une fois le bateau éclaircit après la navigation, nous avons mis à l’eau le petit zodiac nous servant d’annexe. On y place son petit moteur. Marcus est pessimiste quant à son démarrage car il n’a pas tourné depuis quelques mois. En effet, il restera enroué malgré nos multiples tentatives, bidouilles et noyage du moteur… Dans ces moments-là, il ya toujours quelqu’un de bonne volonté pour dire – «vas-y attends, pousse-toi ! laisse-moi essayer » en pensant qu’il apporte ces bonnes ondes et qu’il démarrera au quart de tour… rien ne se passe. Tan pis, on ira à la rame jusque sur l’île. Nous avons pour « mission » de rejoindre le village pour faire quelques courses. 3,5 km de marche pour l’aller et de même pour le retour, et tout ça pour rien. Ici, les commerces n’ouvrent pas l’après-midi. C’est un autre rythme que sur le continent. On ne reviendra qu’avec une baguette et un e bière dans le ventre. Mais aucun regret car le chemin fut agréable. Entre les pins qui ombragent le sentier nous avançons dans cet îlot préservé. Pas de route, seulement des chemins (le côtier où celui qui coupe au centre de l’île). Nous arrivons vers le village, la végétation se dégage et nous respirons les eucalyptus dans cet air frais et sec. Tous les commerces sont fermés et nous continuons jusqu’au port comme tout bon marin. Celui-ci est vraiment grand comparativement à la taille de l’île. C’est à se demander si les bateaux ne sont pas plus nombreux que les habitants. Ce sont tous des navires de plaisance et pour la plupart d’un bon standing. Tout laisse à croire que ce sont les bateaux des gens de la région toulonnaise qui viennent quelquefois dans l’année. Un peu comme à la Baule où les bateaux ne sortent qu’en moyenne 2 jours sur 365. Les gens que nous croisons exceptés les îliens semblent plutôt aisés, un poil bourgeois. Cette île est donc bizarrement préservée. Elle n’est plus très authentique mais seulement préservé en façade. En tout cas il n’y a pas d’âme qui s’en dégage ou alors très peu venant des îliens… Si j’étais mauvaise langue et excessif, je dirais que c’est une sorte de réserve pour riches et de parvenus. Les prix chers favorisant la création de cette sélection. Ainsi, et comme de plus en plus d’endroits, ceux qui ont le sou peuvent se permettent de s’offrir des endroits préservés, mais ça se paye. Pour les autres, ils doivent se coltiner des endroits surfaits où le semblant, le faux avec l’image du vrai sont érigés en roi… enfin voilà, j’arrête ici mon analyse de comptoir. Cela reste tout de même une belle île charmante.


A bientôt, portez-vous bien.


Encore une journée qui a nourri son homme, qui le remplit et le réjouit. On est bin tin tin !!


Simon, le vendredi 30.01.09 depuis une crique top secrète de Porquerolles.


Publié dans Journal de Bord

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article